LES
ARTERITES
Qu'est-ce
que l'artérite ?
Certaines
maladies, dont l'athériosclérose peuvent combler l'intérieur
de l'artère, la lumière, et provoquent des obstructions,
des rétrécissements ou sténoses au passage
du sang artériel.
La
principale cause d'artérite est la
plaque d'athérome ( voir définition )
: Il s'agit d'un "remaniement", d'une transformation de
la paroi de l'artère au début par dépots
de cholestérol et de cellules sanguines qui se transforment
progressivement en tissus fibreux- scléreux.
L'épaisseur
de cette plaque augmente progressivement avec le temps, l'artère
se sténose.
Puis
elle se calcifie, et peut en s'épaississant finir par boucher
l'artère : c'est l'occlusion de l'artère qui conduit
à une ischémie des organes : le sang n'arrive plus.
Imaginons
un tuyau de plomberie dans lequel se dépose du calcaire :
Celui-ci s'accumule jusqu'à boucher le tuyau !
Le
rétrécissement de l'artère, lors d'une sténose
ne permet plus un apport suffisant de sang oxygéné
aux organes, au cerveau ou aux muscles : Il y a alors une ischémie
relative +/- sévère en fonction de l'importance de
l'obstruction.
A
un stade ultime, l'artère peut se boucher et le sang n'arrive
plus au organe : : Cela peut aboutir à la nécrose,
puis à la gangrène par infection et donc à
l'amputation !
Tels
sont les cas de l'artérite des membres inférieurs,
mais aussi de l'infarctus mésentérique au niveau de
l'intestin ou de l'accident vasculaire cérébral au
cerveau.
Il
faut noter qu'il existe normalement des circuits de dérivation
permettant d'apporter une partie du sang aux organes : Ces circuits
de dérivations sont normalement "au repos" mais
peuvent, si l'artère s'obstrue, devenir fonctionnels.
Mais,
Ils sont quelques fois inefficaces du fait de la présence
de lésions aussi sur ces vaisseaux.
Ces
circuits de dérivations peuvent être activés
par une activité physique à entretenir notamment
par la marche pour l'artérite des membres inférieurs.
Imaginons
une autoroute bouchée, le passage de la circulation peut
se faire par de petites routes adjacentes.
En
fait, ces circuits artériels de suppléance peuvent
permettre d'éviter une ischémie aiguë s'ils sont
fonctionnels.
Le
role de la marche dans l'artérite des membres inférieurs,
est de favoriser le développement de cette circulation collatérale,
dans les petites routes adjecentes que sontles petites artères
collatérales.
Comment
? : Imaginons un sentier de terre où passe peu de promeneurs
: Si le nombre de promeneurs augmente, le sentier fini par s'élargir
permettant à un plus grand nombre de personnes de passer.
Pour les artères, il en est de même, à force
de marcher, les petites artères de dérivation s'élargissent
et permettent à une plus grande quantité de sang de
passer, donc améliore l'irrigation.
Donc
l'artérite sous toutes ses formes, aboutie à des rétrécissements
des artères, puis à des occlusions des vaisseaux et
à des ischémies dans les territoires vasculaires concernés.
(
haut de page )
LES
DIFERENTES SORTES D'ARTERITES
Il
existe différentes sortes d'artérites : c'est pourquoi
nous employons ce terme au pluriel : Elles ont toutes en commun
des lésions au niveau de la paroi de l'artère, qui
aboutissent au rétrécissement de ces tuyaux qui peuvent
même s'obstruer.
Le
rôle des artères est bien entendu d'apporter du sang
oxygéné dans les territoires vasculaires de l'organisme,
que cela soit, le cerveau, les membres ou les organes.
Lorsque
ces tuyaux sont rétrécis, voire bouchés, le
sang oxygéné n'arrive plus et les organes souffrent.
Telles
sont les différentes causes d'artérites.
Schématiquement,
on peut distinguer deux cas,
a/
les artérites dégénératives dont
la principale est l'artériosclérose,
b/
les artérites inflammatoires, dues à différentes
maladies.
Comme
nous l'avons dit, toutes ces artérites ont comme points communs
des lésions de la paroi artérielle, qui durcit, s'épaissit
et rétrécissant l'intérieur, la lumière
de l'artère.
I
- LES ARTERITES DEGENERATIVES : L'ARTHEROSCLEROSE
Il
s'agit d'un ensemble de lésions de la paroi artérielle,
formées par des plaques d'athérome.
La
plaque d'athérome est une lésion qui évolue
dans le temps.
Toutes
ces transformations de la plaque d'athérome et donc de
la paroi de l'artère aboutissent à la formation
de plaques plus ou moins calcifiées (comme du calcaire
dans un tuyau de plomberie) empêchant la circulation normale
du sang dans l'artère.
Il
y a trois conséquences à ces phénomènes
de sténose :
1
- La diminution du débit sanguin en dessous des lésions
; les organes sont mal irrigués et souffrent : possibilités
de douleurs ou de lésions de ces organes.
2
- La possibilité d'une obstruction complète des
artères du territoire d'aval, des petites artères
distales.
3
- La possibilité "d'embol" de certains éléments
de ces plaques athéromateuses dans les artères distales,
pouvant aboutir à des lésions des organes ou des
membres : de petits morceaux des lésions partent vers les
organes irrigués et vont boucher les petites artérioles
distales : On parle d'ischémie, toutes ces lésions
pouvant aboutir :
-
Au cerveau : A l'accident vasculaire cérébral
(AVC)
-
Au coeur : à l'infarctus du myocarde (IDM)
-
Aux membres inférieurs : à la gangrène.
-
Aux niveaux des reins : à l'hypertension artérielle
(HTA)
-
Aux niveaux de l'intestin : à l'ishémie intestinale
En
pratique et pour simplifier , nous distinguerons trois territoires
vasculaires :
-
Celui de la tête et les membres supérieurs.
-
Celui des organes abdominaux.
-
Celui des membres inférieurs.
II
- LES ARTERITES INFLAMMATOIRES.
Différentes
maladies générales à caractère "inflammatoire",
ou touchant plus particulièrement certaines artères
peuvent aboutir à des rétrécissements importants
de leur calibre et donc à des artérites.
Toute
inflammation provoque comme vous l'avez déjà vu
certainement sur la peau, des rougeurs et un épaississement
des tissus : Il en est de même aux niveaux des artères
dont la paroi s'épaissie : l'intérieur de l'artère,
la lumière se rétrécie. Avec le temps et
en fonction de l'évolution de l'inflammation, la paroi
de l'artère peut se durcir et se rétracter ; l'artère
peut même se boucher.
Les
conséquence sont les mêmes que dans les artérites
dégénératives athéromateuses sauf
que là il n'y a pas d'embols.
Ces
artérites peuvent être diagnostiquées avec
certitude en faisant un examen histologique de l'artère,
ce qui en pratique est rarement réalisé !
Les diagnostics de ces artérites sont très difficiles
; ils sont effectués grâce à la confrontation
de l'examen clinique de la personne atteinte et un ensemble d'examens
complémentaires
Les
principales artérites inflammatoires sont :
La
maladie de Takayashu
La
maladie de Buerger
La
périartérite noueuse
Le
syndrome de Gougerot - Sjögren
La
maladie de Behcet
LES
TRAITEMENTS :
Les
traitements de ces artérites inflammatoires sont difficiles
et longs, les artérites évoluant par poussées
inflammatoires difficiles à prévenir.
Les
corticoïdes, ou autres traitements très spécialisés
sont prescrits.
Les
traitements, comme dans l'athérosclérose, sont ceux
de la restauration des tuyaux de conduction du sang artériel
corrects par la chirurgie artérielle pouvant comporter
des pontages.
Le
traitement des complications est celui des maladies obtenues :
traitement de l'hémiplégie ou amputation d'un membre
ou d'un organe, en cas de gangrène.
Dans
tous les cas, il convient de lutter contre les facteurs de risques
vasculaires artériels par les médicaments hypolipénians
pour le cholestérol et les triglycérides.
L'équilibre
de la glycémie :
Les
médicaments antidiabétiques en ayant recours si
besoin à l'insuline.
La
normalisation de la tension artérielle en cas d'hypertension
avec bilan cardiaque.
L'arrêt
définitif du tabac
la
lutte contre le surpoids et la sédentarité, avec
marche quotidienne d'au moins une heure par jour dans l'artérite
des membres inférieurs.
La
normalisation de ces facteurs de risque vasculaire peut permettre
une stabilisation des lésions.
LES
EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
Outre
l'examen clinique du patient, avec prise des pressions artérielles
des membres supérieurs et inférieurs avec auscultation
des trajets artériels à la recherche d'un souffle,
plusieurs examens complémentaires peuvent être demandés
:
des
bilans biologiques
et
notamment du fonctionnement du rein, un fond oeil chez un médecin
ophtalmologiste voire angiographie, bilan cardiaque avec
électrocardiogramme, échographie cardiaque et
épreuves d'effort, voire scintigraphie au thalium et
en premier lieu l'examen Echo-Doppler.
L'ECHO-DOPPLER
:
C'est l'examen de référence qui permet
de dépister les artérites ; il est indolore ne
nécessitant aucune préparation et est non invasif.
Il
n'y a aucune injection de produit de contraste ni rayon X émis
!
Il permet un diagnostic précis en montrant les lésions,
leur étendue sur les artères et permet d'évaluer
l'hémodynamique, c'est-à-dire s'il existe des
vitesses et un débit suffisant dans l'artère pour
alimenter les organes.
Il
s'agit d'un examen pratiqué en première intention
chez tout patient présentant des signes d'artérites.
Mais
c'est aussi d'un examen indispensable à faire pratiquer
chez toute personne âgée de plus de cinquante ans,
à forciori si elle présente l'un des facteurs
de risque vasculaire cité : Hypercholestérolémie,
intoxication tabagique, diabète, hypertension artérielle.
Ultérieurement,
l'examen Echo-Doppler permet de suivre l'évolution
des maladies artérielles et aussi afin de vérifier
l'efficacité des traitements chirurgicaux et endovasculaires.
L'artériographie
:
Il
s'agit d'une radiograpgie des artères, pratiquée
en injectant un produit de contraste par un piqûre dans
une des artères : Il s'agit donc d'un examen invasif
qui n'est pratiqué qu'à des fins pré thérapeutiques
; c'est-à-dire qu'en ayant une arrière pensée
de traitement chirurgical ou endovasculaire selon les données
de l'examen clinique, de la gêne du patient, des complications
éventuelles et des données de l'examen Echo-Doppler.
Contrairement
à l'Echo-Doppler qui est "opérateur dépendant"
, l'artériographie peut être lue par n'importe
quel praticien, car il facile de voir la majorité des
lésions et notamment, les sténoses et obstructions
artérielles : Les rétrecissement des artères
sont bien visibles ainsi que, bien entendu, les artères
bouchées.
Cet
examen permet de visualiser l'ensemble des territoires artériels
atteints, et permet aussi de connaître l'état des
petites artères distales aux niveaux des organes, qui
sont souvent elles aussi bouchées.
L'Angioscanner
:
L'angioscanner
une sorte d'artériographie pratiquée grâce
à un Scanner et une injection de produit de contraste
comme lors d'une artériographie.
Là
aussi, il s'agit d'un eamen dit invasif, car il y a piqûre
pour injecter le produit de contraste et les rayons X sont utilisés
pour pratiquer l'examen.
L'angio-IRM
:
Il
s'agit là encore d'un examen un peu invasif, il n'y a
pas d'émisson de rayon X : Les appareils électroniques
enregistrent le rayonnement magnétique des atomes, ce
qui permet d'obtenir des images très intéressantes
des tissus dit moux (au contraire des os).
Les
autres examens complémentaires
Ils
servent surtout à évaluer l'étendue des
lésions, et les dégâts provoqués
par l'artérite : Ils servent ainsi à une évaluation
de l'ensemble de la maladie artérielle aux niveaux des
différents organes.
Citons
la mesure de la pression transcutanée en oxygène
(TcPO2) qui permet de mesurer l'oxygénation des tissus
dans l'artérite des membres inférieurs et donc
la sévérité de l'ischémie (diminution
de l'apport en oxygène).
LES
TRAITEMENTS :
LES
TRAITEMENTS GENERAUX:
La
correction des facteurs de risque vasculaire est indispensable+++
-
le diabète
- l'hypertension artérielle
- l'hypercholestérolémie
- l'arrêt du tabac
- l'activité physique
Les
traitements médicamenteux :
-
Les antiagrégants plaquettaires
-
L'aspirine.
- La Ticlopidine
- Autre...
-
Les vasodilatateurs peuvent avoir un intéret dans
certains cas, mais non pas démontrés une réelle
efficacité sur l'évolution des lésions.
LES
TRAITEMENTS LOCAUX-REGIONAUX DES LESIONS ARTERIELLES
Cela dépend surtout des artères touchées.
Schématiquement, trois types de traitements peuvent être
proposés :
1-
La chirurgie d'eczérèse des lésions
:
On enlève les plaques athéromateuses en ouvrant
l'artère.
2
- Les traitements endovasculaires non chirurgicaux :
Généralement
réalisés par des radiologues vasculaires expérimentés
: Il s'agit d'introduir un guide à l'intérieur
de l'artère muni d'un ballonet que l'on gonffle à
une certaine pression afin d'écarter les parois de
l'artère : Cela permet de restituer un calibre normal
de l'artère, on y adjoint la pose d'un Stent endovasculaire
: Sorte de ressort métallique qui maintient l'écartement
de la paroi de l'artère après gonflement du
ballonnet.
3
- Les pontages artériels
Les
pontages permettent par un système de dérivation
de "ponter" les lésions : Le passage du sang
se fait grâce à des tuyaux branchés avant
et après les lésions.
Ces
tuyaux peuvent être des prothèses synthétiques
ou des segments de veines pris sur la personne elle-même
(généralement les veines saphènes).
page
en construction
veuillez nous en excuser
Docteur Christian MOUGEOLLE
(
haut de page )
Plaques d'athérome *
: Il s'agit de lesions des artères, au niveau de la partie
interne de la paroi, l'intima, de plaques constituées de
lipides ( cholestérol ) de couleur jaunâtre.
Ces plaques évoluent vers l'épaississement
et la calcification ; Elles peuvent aussi, en s'ulcérant,
libérer dans la circulation artérielle ces dépôts
lipidiques (embolies de cholestérol ).
Elles constituent l'étape initiale des lésions d'athérosclérose.
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