Le stade III de l'apparition des complications

Le syndrome post-thrombotique

Les thromboses veineuses profondes entraînent des lésions aux niveaux de leurs valvules et provoquent des obstructions des veines atteintes.

Les veines possèdent normalement des valvules qui permettent le retour du sang dans un seul sens, du bas vers le haut.

En cas de thrombose veineuse, ces valvules ne fonctionnent plus ; il se crée une hyperpression dans le système veineux de la jambe.

Il en est de même en cas d'obstruction veineuse empêchant le sang de remonter normalement.

Cette hyperpression veineuse entraîne des lésions cutanées dont la plus typique est la dermite ocre.

Ces manifestations apparaissent plusieurs années (plus de dix ans) après une thrombose veineuse profonde (parfois passée inaperçue) et le syndrome post thrombotique évolue inévitablement, en l'absence de traitement adapté : Celui-ci est principalement constitué par la contention élastique.

Les manifestations visibles :

- Le gonflement des jambes, l'oedème des jambes, qui apparaît progressivement, augmentant avec les années : Au début il est mou et la peau est souple.

Avec le temps, la peau durcie et devient fibreuse.

Cet oedème à tendance à diminuer la nuit lorsque les jambes sont surélevées.

- La dermite ocre est une coloration brune de la peau, qui fonce progressivement pouvant aboutir à des jambes de couleur marron.

- Toutes les autres complications de la maladie variqueuse peuvent se voir : Eczéma, cicatrice d'ulcère, ou atrophie blanche de Milian.

- Ulcère de jambes qui peuvent prendre différents aspects.

 

Les examens :

Là aussi l'Echo-Doppler est indispensable car il permet de détecter la ou les veines atteintes et le type de lésion :

- Syndrome de dévalvuation par atteinte des valvules.

- Syndrome obstructif du à des veines bouchées.

- Il permet de savoir s'il existe un système de dérivation fonctionnel : Collatérales veineuses de dérivation souvent dévalvulées.

- Il permet aussi de connaître l'état du réseau artériel, permettant l'apport de sang oxygéné aux tissus.

D'autres examens peuvent être pratiqués, mais n'apportent pas beaucoup d'éléments supplémentaires pour le traitement : la pléthysmographie renseigne sur la capacitance du réseau veineux et l'état de la pompe musculaire du mollet.

Les examens biologiques sont intéressants à la recherche d'autres diagnostics : Bilan biologique standard, recherche d'anticorps antinucléaires, électrphorèse des protides et bilan de la coagulation s'il existe des antécédents phlébitiques prouvés, à la recherche d'une maladie thromboembolique familiale (utile à connaître pour la famille et notamment les enfants).

Les traitements :

Au départ, le traitement est celui de la thrombose veineuse profonde, lorsqu'elle est diagnostiquée, par anticoagulants, avec toujours une compression élastique par contention minimum classe II et au mieux par bande, et une activité physique pour faire fonctionner les muscles qui activent le retour du sang des jambes vers le coeur.

En dehors des anticoagulants, aucun autre traitement médicamenteux n'est aussi efficace que la contention !

Dans le syndrome post phlébitique évolué,cette contention doit être forte classe III.

Le cas de varices nécessite un traitement adapté par scléroses ou chirurgie, et notamment des veines perforantes en fonction de la cartographie veineuse fournie par l'Echo-Doppler.

La restauration de voies veineuses fonctionnelles et des systèmes vasculaires se heurte jusqu'à présent à de nombreux échecs : Il s'agit de plastie valvulaire ou de transpositions veineuses par pontages.

Ce type de chirurgie induit le plus souvent l'apparition de nouveaux phénomènes thrombotiques, aggravant l'état initial : Il y a certainement des recherches à effectuer dans ce domaine, qui est malheureusement souvent oublié.

Docteur Christian MOUGEOLLE

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