Le
stade III de l'apparition des complications
La
thrombose veineuse profonde (phlébite)
Les
thromboses veineuses profondes se rapportent certainement plus à
un ensemble de phénomènes classés maintenant
sous le terme de maladie thrombo-embolique et développé
dans un chapitre à part.
Nous
l'évoquons ici car sa fréquence au cours de la maladie
variqueuse est importante probablement liée à la stase
veineuse distale engendrée par les varices.
Les
thromboses veineuses profondes - phlébites, sont en relation
avec la présence de caillots sanguins dans les veines profondes
:
Les caillots se nomment en fait thrombus (thrombi lorsqu'il y en
a plusieurs) ;
Maintenant,
nous préférons ne plus employer de phlébite
même s'il revient souvent dans nos pages pour une meilleure
reconnaissance du problème : Ce terme employé seul
n'apporte souvent que confusions et malentendus notamment en ce
qui concerne le terme inapproprié de" phlébite
superficielle", qui sont en fait des thromboses des veines
superficielles généralement sans gravité.
Le
terme de phlébite étant utilisé jusqu'à
présent dans le cas des thromboses des veines qu'il convient
de situer dans les réseaux veineux superficiel et profond.
Le
terme phlébite est malheureusement encore employé
par certains médecins, peut être parce que tout le
monde en connaît la gravité potentielle liée
à ses complications : Embolie pulmonaire avec décès
immédiat ou insuffisance veineuse respiratoire secondaire,
mais aussi le syndrome post phlébitique qu'elles entraînent.
De
la même façon, les termes de phlébothrombose
et thrombophlébite ne devraient plus être employer
et ne le sont pas dans ces pages.
Les
trois circonstances favorisantes à la survenue des thromboses
veineuses sont décrites dans
la triade de VIRCHOFF
- La
stase veineuse
- L'altération
de la paroi veineuse
- Les
troubles de la coagulation du sang
Les
varices entretiennent la stase veineuse distale c'est à dire,
une immobilité relative du sang dans les veines de jambes,
favorisant la formation de caillots (de thrombi) dans les veines.
Les
signes de la thrombose veineuse profonde :
Différents
signes peuvent alerter de la possibilité de ces thromboses
veineuses : La grosse jambe rouge douloureuse décrite dans
les livres et plutôt caractéristique des thromboses
veineuses profondes évoluées ou d'érésypèles
(infection de la peau).
-
La douleur est fréquente mais peut aussi être
absente.
-
La grosse jambe, ou oedème est aussi un signe intéressant
et fréquent mais peut être très discret
ou absent.
-
Augmentation de la température de la peau, elle ne
survient que dans les thromboses évoluées.
En
fait, il n'y a pas de signe spécifique de la thrombose veineuse
profonde et le diagnostic est souvent évoqué par l'apparition
de l'un de ces signes dans des circonstances particulières
favorisantes.
-
Une immobilité prolongée alitement, opération
chirurgicale.
-
Une intervention chirurgicale récente orthopédique,
du genou ou de la hanche, abdominale - gynécologique,
un voyage en avion.
-
Un syndrome inflammatoire général, une maladie
associée (Cancer), la prise de traitements hormonaux
oestrogènes, pilule.
Les
examens :
L'Echo-Dopler
: Il est l'examen de référence
et qui permet de faire le diagnostic de certitude.
L'Echo-Doppler
doit être pratiqué au moindre doute, car il est simple,
non douloureux et ne nécessite aucune préparation.
Il
montre le caillot dans une veine qui est incompressible.
La
phlébographie n'a plus court actuellement, sauf lorsque
la limite supérieure des caillots n'est pas visible, souvent
au niveau abdominal.
En
cas de suspicion d'embolie pulmonaire, ou de caillot de type flottant
faisant craindre une embolie pulmonaire, une hospitalisation est
demandée : Elle permet de surveiller le patient et de faire
pratiquer des examens complémentaires à la recherche
d'une cause autre que les varices.
Le
traitement :
C'est
le traitement par anticoagulants :
Héparine
par perfusion remplacé avantageusement maintenant par des
traitements simples par piqure sous cutanée d'HBPM ( Héparine
de Bas Poids Moléculaire ) ;
Ces injections se font une seule fois par jour et les produits sont
toujours efficaces, même dans l'embolie pulmonaire pour l'un
d'entre eux.
Les HBPM sont le traitement de début de la thrombose.
Les
AVK : Sauf si une intervention chirugicale est prévue,
des anticoagulants par voie orale, les anti-vitaminiques K (AVK),
sont donnés dès le début du traitement, car
ce sont eux qui serviront de traitement les semaines suivantes :
Ils ne sont pas efficaces tout de suite, car les taux sanguins efficaces
du médicament ne sont atteint qu'au bout de plusieurs jours
; c'est pourquoi, les piqures par HBPM sont donnés au début.
Les
taux sanguins sont vérifiés périodiquement
( tous les 3 jours ) : ils sont vérifiés par le calcul
de l'INR ( taux de prothrombine - TP) : Quand les taux efficaces
sont atteints, les piqures sont arrêtées.
La
durée du traitement dépend de l'importance de la thrombose,
et des antécédents d'épisodes éventuels
de thrombose antérieure
Dans
tous les cas, le port d'une contention, moyenne classe 2 au minimum,
et au mieux par bande au début est indispensable
Docteur Christian MOUGEOLLE
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